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Culture

Le photographe Gérard Uféras expose à la Villa Tamaris

À l’occasion de la publication du nouveau livre de Gérard Uféras, "La grâce et le feu", la Villa Tamaris, Centre d’art métropolitain situé à La Seyne-sur-Mer, présente une rétrospective du célèbre photographe humaniste, nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 2023. Plus de 250 tirages tous plus saisissants les uns que les autres retracent 40 ans d'une carrière unique aux multiples passions. Une exposition qui fait du bien, à découvrir jusqu’au 27 avril 2025.

Pourquoi venir visiter la dernière exposition de la Villa Tamaris, centre d 'art métropolitain situé à La Seyne-sur-Mer ? Tout simplement parce que vous allez découvrir ou redécouvrir un photographe de renom, Gérard Uféras, reconnu dans le monde entier pour ses magnifiques clichés noir et blanc et couleur, son sens du détail et sa capacité exceptionnelle à capter des émotions intenses et à saisir des moments puissants dans chacun de ses projets.

De salle en salle, Gérard Uféras captive le spectateur en l’invitant à entrer dans les coulisses des trois prestigieuses compagnies de danse que sont le Bolchoï, La Scala et l'Opéra de Paris, puis dans l’intimité des plus célèbres maisons de Haute Couture françaises et des plus grands musées nationaux, et enfin dans l’ambiance festive et populaire des Jeux Olympiques de Paris ou encore des carnavals et fêtes populaires à travers le monde...

Quant à l’amour, il est au cœur de sa réflexion, comme un fils conducteur qui mène à ses magnifiques clichés sur les mariages et le mélange des cultures.

Visite guidée de l’exposition en compagnie du photographe humaniste

Que va découvrir le visiteur dans cette exposition ?

Cette exposition présente une rétrospective de mon travail depuis près de 40 ans. J'ai fait une carrière de photographe de presse, notamment à Libération et j’ai également travaillé sur neuf grands projets que vous allez pouvoir découvrir au travers les salles et les différents niveau d'exposition de la Villa Tamaris.

Parlez-nous du projet « Un fantôme à l’Opéra ».

« Un fantôme à l'Opéra » est un travail sur le monde de l'Opéra vue des coulisses. Je l'ai réalisé pendant treize ans à travers toute l'Europe. J’ai commencé à l'Opéra Garnier. Dès que j’ai passé pour la première fois l'entrée des artistes, j’ai été émerveillé, comme ensorcelé par ce lieu. Ça a duré pendant des années, à tel point que j'ai pensé que c'était le projet de ma vie.

Qu’est-ce qui vous a émerveillé dans les coulisses des opéras ?

Ce qui est merveilleux dans les coulisses, c'est que vous êtes dans un entre-deux. C'est à dire que vous êtes à la fois dans le monde réel, celui du travail et à la fois ça débouche sur des situations extraordinaires. C'est un peu comme une ville qui ne dort jamais. Il y a toujours quelqu'un qui travaille avec une passion absolument extraordinaire pour son métier.

Par ailleurs, c'est un endroit où il y a des lumières qui sont très particulières, très difficiles. Ça vous donne des choses tout à fait inédites en photographie.

Quel est votre parcours pour aboutir au projet « Un pas vers les étoiles » ?

À la faveur d'une commande du magazine L'Express, j'ai travaillé sur le ballet de l'Opéra national de Paris. Ce que je n'avais pas fait auparavant. J’ai passé un an avec eux. J’ai été émerveillé par cette nouvelle génération de danseurs qui était tellement ouverte sur le monde contemporain, sur la société. Les gens étaient curieux de tout. Ça m'a passionné et j’en ai fait un livre qui s'est appelé « Un pas vers les étoiles » avec des photos en couleur. Par la suite, le Bolchoï m'a commandé une carte blanche pour sa réouverture. Il avait été fermé pendant sept ans pour rénovation. Et là, j'ai découvert l'excellence. Le ballet en Russie a une importance capitale chez les gens. Et pendant des années, j'ai été obsédé par le fait d’y retourner. J'y ai donc passé plus d'un an. J'étais en train de préparer un livre sur le Bolchoï quand la Russie a envahi l'Ukraine. Donc ça a stoppé le travail. Entre-temps, la Scala m'a contacté pour faire un travail sur le Ballet. J'y ai passé aussi plus d'un an et j'y suis allé à de nombreuses reprises.

Le cœur de votre travail est en noir et blanc, pourquoi ?

Je suis d'une génération qui a été fasciné par de très grands photographes. J’ai été, pour ma part, particulièrement intéressé par les photographes humanistes, tel que Cartier Bresson, Doisneau, Boubat et Willy Ronis, qui est devenu mon grand ami. Le noir et blanc, c'est donc pour moi, un peu comme une abstraction par rapport à la réalité, ça permet de se concentrer vraiment sur ce qu'on a envie de montrer, de véhiculer comme émotion. J’ai aussi travaillé en couleur dans le photojournalisme, notamment pour les magazines comme L'Express. Maintenant, il m'arrive de marier couleur et noir et blanc. C'est un délicat mélange suivant les projets car je pense que quand on travaille en couleur, il faut qu’elle ait un sens, une signification, une importance. Sinon parfois, à mon goût, je trouve la couleur bavarde.

Qu’est-ce qui vous a fasciné dans la mode ?

J'ai eu envie de travailler sur les coulisses des défilés. Ça m’a paru naturel après l'Opéra, parce que la mode, c'est un peu la même chose. Ce sont des gens qui travaillent tous autour d'une passion pendant des semaines, des mois parfois pour arriver à faire une collection, à la présenter dans un défilé qui ne dure parfois que quelques minutes d'enchantement. J'avais aussi envie de travailler sur la femme. C'est la raison pour laquelle je me suis lancé dans ce projet-là. J'ai commencé à travailler pour Libération et ensuite j'ai travaillé pour de nombreux de journaux dans le monde entier. J'ai photographié les coulisses des défilés à Paris, mais également à Londres, à Milan, à New York. Ce qui m'a intéressé avant tout, c'est comment des gens peuvent exprimer une passion comme la mode, comme moi, j'ai la passion de la photographie. Je me suis dit que ce serait très intéressant aussi de voir des jeunes. C’est pourquoi, j'ai aussi photographié les défilés des grandes écoles de mode à Londres, Anvers, Bruxelles, Arnhem. Tout ce travail a été exposé au Musée des Arts décoratifs.

L’exposition est toujours la concrétisation de vos projets ?

Ce qui est très important pour moi, c'est l’envie de travailler sur des projets en profondeur, à long terme. Donc, sa concrétisation, c'est toujours une exposition et un livre. Parce que ce qui est important avant tout pour moi, c'est que la photographie est un langage qui s'adresse aux personnes. C'est à dire que je ne peux pas imaginer faire des photographies sans avoir envie de les montrer. J’ai envie de transmettre mon émerveillement.

Qu’exprimez-vous à travers le projet « Paris d’Amour » ?

Avec ce projet, j’avais envie de témoigner de notre chance d'être dans un pays laïque car je suis très inquiet de sentir la montée des extrémismes en France. Je suis un fils d'immigrés, mes parents viennent d'Europe centrale et pour nous, la France a été une merveilleuse terre d'accueil. C’est le pays de la République, de la démocratie, de l'école publique. J'avais envie de montrer que bien souvent, les gens ne se comprennent pas parce qu’ils ne se connaissent pas. Par le mariage, c'est une manière positive de faire passer le message, car c’est un rite de passage qui existe dans toutes les communautés, dans toutes les religions. J'y ai donc travaillé pendant deux ans et photographié 70 mariages et PACS (il n'y avait pas encore de mariage homosexuel à l’époque). Quelle que soit notre origine, quelle que soit notre religion ou si vous n'avez pas de religion, on a tous envie un jour de rencontrer l'amour pour pouvoir faire une famille, avoir des enfants et que les enfants puissent avoir la chance de faire la même chose. Cela demande de vivre dans un monde en paix où les gens se respectent.

L’humain a une très grande importance dans votre travail, comment le traduisez-vous dans votre projet « Ensemble » ?

Avec le projet « Ensemble », comme avec le thème du mariage, j’ai eu envie de montrer que ce qui est merveilleux dans les carnavals et dans la fête, c'est que des gens de toutes conditions peuvent se réunir. Il n'y a plus de barrières sociales. On peut s'amuser ensemble, on peut faire la fête ensemble. Finalement, on se rend compte avec ces grandes célébrations collectives qu’on fait partie d'une même humanité. C'est ça qui me touche énormément.

Que souhaitez-vous que les visiteurs retiennent en sortant de votre exposition ?

 Je viens de la famille de photographes humanistes. Pour moi, on a tous besoin des autres, on a tous besoin d'amour et c'est ce que j'ai envie de montrer dans mon travail. Ce qui est merveilleux dans une photographie, quand elle est réussie, c'est que c'est quelque chose de magique. C'est une image en deux dimensions qui est inerte. Quand vous frottez votre rétine sur l'image, il sort un petit génie, comme dans la lampe d'Aladin, et il vous raconte une histoire. J’ai envie de raconter des histoires aux personnes qui vont venir voir l'exposition, de les faire réfléchir, et ce d'une façon positive, en leur donnant la liberté de rêver et de comprendre…

Entretien complet avec le photographe

En savoir plus sur Gérard Uféras

Né à Paris en 1954, Gérard Uféras est un photographe français. La photographie est pour lui une vocation précoce : dès l’âge de huit ans, le jeune garçon utilise les appareils photo que collectionne son père. À onze ans, accompagné de ses deux meilleurs amis, il décide de découvrir Paris à travers ses musées. Ce périple de deux ans marque le début d’une passion pour l’art qui ne le quittera plus et irriguera tout son travail.

Photographe de presse française et internationale

À partir de 1984, il entame une collaboration régulière avec le journal Libération, pour lequel il réalise de nombreux reportages et qui organise sa première exposition. Il publie ensuite régulièrement dans la presse française et internationale. En 1986, il participe à la création de l’agence Vu, agence d’auteurs, puis entre, en 1993, à l’agence Rapho où il rencontre Willy Ronis, une de ses premières influences avec Henri Cartier-Bresson et André Kertész. Il se lie d’une profonde amitié avec le grand photographe humaniste.  

Des passions et des grands projets artistiques

Mélomane, fou de théâtre et d’opéra, il se consacre à ses passions avec des travaux au long cours qui aboutissent à des livres et des expositions, comme Un fantôme à l’Opéra sur les plus grands théâtres d’opéra d’Europe, ou Un pas vers les étoiles sur le ballet de l’Opéra national de Paris. Ces travaux lui vaudront, en 2011, d’être invité à Moscou par le mythique théâtre Bolchoï, qui lui donne une carte blanche, comme à ses pairs Sarah Moon et Peter Lindbergh, pour fêter sa réouverture après six ans de travaux. L’année précédente, son exposition Paris d’Amour, organisée à l’Hôtel de Ville de la capitale, avait accueilli plus de 60 000 visiteurs. Plusieurs fois primées et régulièrement exposées dans des lieux prestigieux en France et à l’étranger, comme la Maison Européenne de la Photographie, la Bibliothèque Nationale de France ou le Musée des Arts Décoratifs de Paris, les œuvres de Gérard Uféras figurent dans de nombreuses collections privées et publiques.  

Renaissance de l'ensemble de son œuvre

En 2023, il est nommé chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres,a ce titre la medaille lui a été remise lors du vernissage par le president de la Mediatheque du Patrimoine et l’ensemble de son œuvre entre dans les collections de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), qui conserve le patrimoine photographique de l’État français. Pétries de culture, toujours sensibles et d’une composition formelle rigoureuse, ses photos recèlent une générosité complice qui sait éviter la moquerie ou le cynisme. Uféras ne triche jamais, un peu comme son ami Willy Ronis qui écrivait de son travail : « On voudrait employer un mot très fort, mais on n’ose pas, alors on dit qu’on est devant le grand mystère qui se nomme la Grâce ».

Villa Tamaris - Centre d'Art

Du 1er février au 27 avril 2025

Horaires d'ouverture :
De 13h30 à 18h30

Jours de fermeture :
Les lundi, mardi et jours fériés

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