Trois classes et une trentaine d'élèves issus des collèges La Marquisane, Pierre Puget et Maurice Genevoix, situés en Zone de Sécurité Prioritaire, ont assisté à la projection de leurs films réalisés au cours de l'année scolaire dans le cadre du travail de médiation initié par le Théâtre Liberté et Charles Berling pour lutter contre le harcèlement. Ce projet encadré par la réalisatrice Amandine Stelletta, avec l'appui de l'agence Blacktwin pour les ateliers vidéo est également soutenu par Patrick Bruel, qui n'a pu être présent à la projection mais a tenu à laisser un message aux jeunes.

Une ambiance chaleureuse et bon enfant régnait en salle Albert Camus, les jeunes étant ravis de retrouver l'équipe de tournage, du service de médiation du Liberté avec qui ils ont partagé des moments forts lors de cette année scolaire. Un travail rondement mené où les adolescents ont pu s'exprimer, écrire les scénarios, composer des musiques pour certains, et découvrir des métiers; "des talents ont émergé chez certains, ce fut une révélation pour d'autres" a expliqué Amandine. Dès le premier court-métrage l'émotion était palpable dans la salle. L'un des intervenants, impatient de retrouver les collégiens  parle "d'une expérience bouleversante". 

• Le collège de La Marquisane a présenté "La vengeance d'Arthur" chaleureusement applaudi par le public. Un film mettant en scène une jeune fille victime de harcèlement qui finit dans l'isolement et la détresse. La collégienne sur scène raconte "C'est dur d'être une victime, cela nous a permis de mieux comprendre sa souffrance". 
• Dans "Témoins d'un cauchemar" les élèves de Pierre Puget ont écrit eux-mêmes un texte de rap et l'ont mis en musique. Ils ont souhaité axer leur scénario sur l'importance de libérer la parole face à une situation de harcèlement "Si tu es témoin, il faut en parler". 
• "Détournement de situation" est le film réalisé par les collégiens de Pierre Puget mettant en scène la complexité du processus psychologique du harceleur qui a souvent été harcelé lui-même par le passé. Une apprentie comédienne affirme que cette expérience a permis de comprendre qu'il "faut réfléchir à nos actes et à leurs conséquences". 

Les jeunes, impressionnés d'être sur le devant de la scène ont du mal à répondre aux questions de Charles Berling. Des rires éclatent. Amandine insiste "ils ont énormément de choses à dire et se sont livrés durant ce travail". Un travail de pro, tant sur le scénario que sur la mise en scène ou la qualité des images. 

L'émotion est montée d'un cran lors de la projection des deux clips réalisés avec des jeunes de la Protection Judiciaire de la Jeunesse "Sur un fil". Des mots forts, percutants, une souffrance exprimée et des images sublimes. "Nous sommes partis des compétences de chacun, de leurs envies, de leur besoin". Pour l'équipe de Blacktwin qui a suivi ce projet "ce fut trois jours d'une intensité folle. Nous étions sur cette même scène, La méfiance a laissé place à la confidence". 

Une expérience humaine qui a permis à tous les acteurs d'en retirer quelque chose : se mettre à la place des uns et des autres, comprendre l'enjeu de la parole, de l'écoute. Et l'envie pour tous de continuer à porter un message et de mettre en place de nouvelles actions pour lutter contre le harcèlement en milieu scolaire, et la souffrance qu'il peut engendrer. 

Un clap de fin pour ce projet qui a mobilisé toute l’équipe du théâtre Liberté au cours de cette saison.