Pascal Maitre raconte le monde en photo
La nouvelle exposition de la Villa Tamaris « Lorsque la photo raconte le monde » de Pascal Maitre, a ouvert ses portes au public. Elle met à l’honneur, jusqu’au 5 mai 2024, 40 ans de carrière de ce grand photoreporter en exposant ses plus beaux clichés allant des magnifiques images sur l’Afghanistan aux splendides reportages sur l’Afrique. Au plus près des populations, de leur mode de vie, coutumes, problématiques politiques, écologiques, sanitaires… rencontre avec ce photojournaliste qui souhaite ouvrir nos yeux sur le monde.
On ne présente plus Pascal Maitre. Il a travaillé pour les plus prestigieuses publications internationales : Géo, Paris Match, Figaro Magazine, L’Express, en France, également Stern en Allemagne, ou National Geographic aux Etats-Unis... et a été distingué par les plus grands prix pour ses clichés qui racontent avec réalisme des histoires du bout du monde.
40 ans de carrière exposés
La Villa Tamaris, centre d'art métropolitain à La Seyne-sur-Mer, met ainsi à l’honneur 40 ans de sa passionnante carrière en exposant 195 de ses plus beaux clichés mis en scène par Cyrille Bruno, directeur artistique.
On peut y admirer, entre autres, ses magnifiques images sur l’Afghanistan depuis les moudjahidines en guerre contre les Russes jusqu’à aujourd’hui.
On découvre également ses plus beaux reportages sur l’Afrique et l’écologie à travers le monde. Mais aussi son reportage sur les Peuls pour lequel il a reçu le prix de l’Académie des Beaux-Arts, les premières images sur la problématique du charbon ainsi que son reportage poignant sur le manque d’électricité en Afrique subsaharienne.
Raconter le monde tel un "story teller"
Pascal Maitre aborde les différents aspects de l’Afrique et de l’Afghanistan : les hommes et leur mode de vie, la politique et les conflits, les traditions.
Travaillant avant tout pour la presse, Pascal Maître explique se sentir plus journaliste que photographe « Dans photojournaliste, il y a les deux mots, mais je me sens plus journaliste que photographe. J'aime la photo, évidemment, c'est mon outil. Mais avant tout, c'est l'intérêt de l'histoire qui m’intéresse. Les photos qui sont exposées ici ont toutes été publiées dans la presse. »
L’Afrique et l’Afghanistan dans l’objectif
L’Afrique est son terrain de jeu par prédilection : « J'ai commencé tout jeune à travailler dans le journal « Jeune Afrique », d'où ma connaissance de ce continent. Je dis souvent en rigolant que si j'avais commencé en Chine, je serai peut-être devenu un spécialiste de la Chine. En réalité, l’Afrique est un continent qui me parlait, que j'ai aimé. Et plus j'y suis allé, plus je l'ai aimé. »
Quant à l’Afghanistan, « je m'y suis rendu pour la première fois en tant que touriste en 1976, parce qu'on avait encore cette chance. Mais j'ai commencé vraiment à y travailler quand j'étais à l'agence Gamma en 1985, où j’ai suivi les groupes moudjahidines qui luttaient contre l'invasion russe. Et comme la plupart des journalistes qui ont fait cette expérience, on est tous devenus concernés, accrochés à ce pays. »
Les images d’une beauté qui dépeint le réel
A travers ses clichés d’une beauté fascinante, il cherche ainsi à montrer la réalité, à être au plus proche des populations.
« La chance que j'ai eue au début, c'est que j'ai voyagé en Afrique mais avec des journalistes africains avec qui je travaillais au magazine. J’ai été directement introduit, initié à l'Afrique par des Africains. »
En Afghanistan, il rencontre le commandant Massoud « à deux reprises: en 1992, lorsqu'il est entré avec d'autres moudjahidines dans Kaboul. A l'époque, il était ministre de la Défense. Et je l'ai rencontré plus longuement en 1998, quand il était dans une situation difficile, où il avait encore une toute petite partie de l'Afghanistan qu'il contrôlait. Et là, j'ai eu la chance de passer trois semaines avec lui, tous les jours. C'était, une expérience assez forte. J'ai accédé à une certaine intimité, j'ai passé pas mal de temps avec lui. C'est ce que relatent mes photos. »
Aujourd’hui lanceur d’alerte
A présent, Pascal Maitre se sent plus libre dans le choixde ces sujets et souhaite profiter de la photographie pour attirer l'attention sur des thèmes dont on parle peu :
« Si je prends trois des exemples plus récents sur lesquels j'ai travaillé en profondeur, comme par exemple "comment vivre en Afrique subsaharienne sans électricité où près de 700 millions de personnes n'y ont pas accès!". C'est un travail qui m'intéressait parce que chaque jour, lorsque j'étais en Afrique, on me parlait de ces difficultés qui touchent la sécurité, la santé, l'éducation, l'économie, le développement. Donc, en faisant un travail en profondeur, j'attire l'attention sur ce problème-là. De même avec le reportage sur le charbon de bois dont personne ne parle. On oublie que chaque jour, il y a 2 500 000 000 personnes qui utilisent le charbon de bois pour cuisiner et donc se nourrir et pour lesquelles on n'a pas d'autre solution. Ou encore sur la problématique du Sahel et sur les Peuls. Avec la complexité de la situation géopolitique parce qu'une partie des djihadistes sont d'origine peul ou ont rejoint le djihadisme pour plein de raisons économiques, environnementales, ou encore à cause du mépris qu'ils ont subi. Ce sont des sujets qui me tiennent à cœur. »
Mieux comprendre le monde
Au fil des années, sa vision sur le monde a évolué, avec les expériences et ses rencontres, il avoue être moins pessimiste.
« Avec l'expérience, je pense que je suis moins pessimiste que je l'étais auparavant parce que j'ai vu beaucoup de choses. J'ai souvent vu que la vie était toujours plus forte que tout. J'ai vu beaucoup de résilience dans toutes ces populations. J'ai vu qu’on peut toujours trouver des solutions, beaucoup de courage, beaucoup de force. Et donc, j'ai un peu plus d'espoir. Toute cette jeunesse renversera la table. »
Réveiller les consciences
Les photos sont pour lui un merveilleux outil pour éveiller les mentalités :
« C’est un travail souterrain, ça ne va pas changer le monde d'un seul coup, mais ça permettra de se poser des questions... Ce qui est formidable à la Villa Tamaris, c'est que l'accès est gratuit, que les scolaires viennent. Donc tout ça, ça laisse des germes, des fenêtres dans les têtes. »
Une très belle exposition à découvrir jusqu'au dimanche 5 mai 2024 à la Villa Tamaris
Ouverte du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h30, sauf les jours fériés
295, avenue de la Grande Maison, 83500 La Seyne-sur-Mer
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